L’hydrogène : vecteur énergétique de demain en Normandie

19 avril 2024 - 10:56

Actuellement, un panel d’experts (industriels, sociologues, scientifiques et autres spécialistes) examine le potentiel de l’utilisation de l’hydrogène vert comme vecteur énergétique, sa place dans le bouquet énergétique et son rôle dans la décarbonation de la société.

A cet égard, la Normandie s’avère être particulièrement compétitive et cela, pour de multiples raisons.

En octobre 2018, la Normandie est devenue la première région française à approuver un plan de soutien à la filière hydrogène décarboné à travers « Normandie Hydrogène », avec pour double objectif d’accélérer la transition énergétique, la décarbonation de l’économie ainsi que de créer une filière d’avenir en Normandie.

Cette démarche a permis le portage du programme européen de mobilité hydrogène normand « EAS-HyMob » (Easy AccesS to Hydrogen Mobility = accès facile à la mobilité hydrogène), premier projet français d’amorçage de la mobilité hydrogène à l’échelle d’une région qui s’est traduit par le déploiement de 15 stations de recharge H2 sur les axes routiers majeurs normands, reliant ainsi les grandes agglomérations du territoire.

Depuis des années, le tissu industriel régional développe toutes les compétences nécessaires à la production, le stockage et l’utilisation de l’hydrogène en toute sécurité (pétrochimie, chimie et aéronautique). Le département de l’Eure accueille d’ailleurs le plus grand site d’essai d’hydrogène liquide en Europe (Ariane Group à Vernon). Sans compter sur le projet d’Air liquide « Normand’Hy » qui consiste à construire un électrolyseur d’au moins 200 MW dans la zone industrielle de Port-Jérôme en Seine-Maritime, pour la production d’hydrogène renouvelable en France. Normand’Hy vise à fournir de l’hydrogène bas carbone pour des applications industrielles et de mobilité lourde. Ce projet, dont la mise en service est prévue en 2026, permettra d’éviter l’émission de plus de 250 000 tonnes de CO₂ par an.

Enfin, la région est elle-même grande consommatrice d’hydrogène au regard du niveau national. La Normandie consomme 350 000 tonnes sur les 900 000 tonnes consommées en France chaque année (soit 38% de la production nationale).

Mais il faut garder à l’esprit certains enseignements, car l’hydrogène soulève de vraies questions. En effet, l’hydrogène n’est pas une source d’énergie primaire et l’hydrogène vert représente seulement 1% de la production mondiale. Si l’on veut le développer, il faut d’abord en augmenter significativement sa production et aujourd’hui, l’hydrogène a une utilisation marginale. Demain, l’hydrogène ne pourra pas être utilisé par tout le monde et sa consommation devra être ciblée.

L’hydrogène est aujourd’hui à la croisée des chemins stratégiques avec un modèle économique qui n’est pas encore stabilisé. Les industriels et les politiques publiques s’engagent dans des projets de décarbonation à grande échelle.

En termes de compétitivité, la France, en grande partie grâce à la Normandie, est particulièrement bien placée, avec une énergie abondante provenant à la fois du nucléaire et des futures énergies renouvelables (offshore) et sa volonté politique de soutenir cette filière en construction (#France2030).

Ainsi, si l’hydrogène n’a pas encore atteint le stade de « solution miracle », la Région Normandie est toutefois en très bonne voie pour devenir la première région hydrogène de France.